17h32 CEST
12/05/2025
L'Italien Carlo Ancelotti, en fin de cycle au Real Madrid, a été nommé lundi sélectionneur du Brésil jusqu'au Mondial-2026, avec pour mission de relancer une Seleçao bien mal en point à un peu plus d'un an du tournoi.
"La plus grande sélection de l'histoire du football sera dirigée par l'entraîneur le plus victorieux du monde", a annoncé la Confédération brésilienne de football (CBF) dans un bref communiqué.
À 65 ans, le détenteur du record de trophées en Ligue des champions en tant qu'entraîneur (5) va ainsi prendre les rênes de la seule équipe nationale quintuple championne du monde.
Cette annonce met fin à un mois et demi de suspense, depuis le limogeage de Dorival Junior fin mars, après la raclée monumentale (4-1) face à l'Argentine.
Ancelotti, qui était déjà sur les tablettes de la CBF depuis le départ de Tite fin 2022, fera ses grands débuts sur le banc de la Seleçao pour les matches contre l'Equateur, le 5 juin, puis le Paraguay, le 10, en qualifications du Mondial-2026.
L'Italien restera donc à la tête du Real Madrid, où il est arrivé en 2021, "jusqu'à la fin de la Liga", le championnat espagnol, a précisé Ednaldo Rodrigues, président de la CBF.
Il annoncera la liste des joueurs convoqués pour ces deux rencontres le 26 mai, au lendemain du dernier match de Liga des Madrilènes, face à la Real Sociedad, a-t-il précisé.
Dimanche, la défaite 4-3 lors du Clasico face au Barça en championnat a pratiquement mis fin à la dernière chance du Real Madrid de remporter un titre majeur cette saison, après la défaite en finale de Coupe du Roi face à ces mêmes Catalans et l'élimination en quarts de finale de C1 face à Arsenal.
- "Leader tranquille" -
C'est la première fois que l'équipe nationale brésilienne est entraînée par un étranger depuis 60 ans et le passage éphémère de l'Argentin Filpo Nuñez en 1965.
"Faire venir Carlo Ancelotti pour entraîner le Brésil est plus qu'un mouvement stratégique. C'est une façon de dire au monde que nous sommes déterminés à revenir sur la plus haute marche du podium", a déclaré M. Rodrigues.
Le Brésil court après son sixième titre depuis 2002 et n'a pas remporté de trophée majeur depuis la Copa América de 2019, disputée à domicile.
Il reste sur deux éliminations en quarts de finale de Coupe du Monde (2018 et 2022), après le fatidique 7-1 face à l'Allemagne en demies de l'édition disputée sur ses terres en 2014, une débâcle historique qui laisse des cicatrices encore aujourd'hui.
En plus de record de titres en Ligue des Champions (deux avec le Milan AC, en 2003 et 2007 et trois avec le Real, en 2014, 2022 et 2024), Ancelotti est le seul entraîneur à avoir remporté les cinq grands championnats européens (Liga, Premier League, Serie A, Ligue 1, Bundesliga).
Ce "leader tranquille", le titre de sa biographie, est réputé pour son football pragmatique d'une efficacité redoutable, et sa capacité à gérer les égos dans des vestiaires plein de stars.
- En attendant "Carletto" -
Il aura fort à faire avec une Seleçao dont les principaux joueurs, à l'instar de Vinicius (Real Madrid) ou Raphinha (FC Barcelone) peinent à afficher en sélection le même niveau qu'avec leur club.
L'Italien devra aussi gérer le cas Neymar: de retour à Santos, son club formateur, à 33 ans, le meilleur buteur de l'histoire de la Seleçao (77 buts) demeure plombé par les blessures à répétition.
À quatre journées de la fin des qualifications pour le Mondial-2026, le Brésil est quatrième, à dix points des leaders argentins.
Seule nation à avoir disputé toutes les éditions de la Coupe du Monde, sa qualification pour le tournoi aux Etats-Unis, au Canada et au Mexique ne semble pas compromise mais les résultats et le niveau de jeu affiché sont indignes de son rang.
Avant l'arrivée d'Ancelotti, le Brésil a vu défiler trois sélectionneurs depuis le départ de Tite à l'issue du Mondial-2022.
Ramon Menezes avait pris les rênes comme intérimaire pour quatre matches amicaux au premier semestre 2023, alors que "Carletto" était déjà pressenti pour diriger la Seleçao, avant de prolonger finalement son contrat avec le Real jusqu'en 2026.
Fernando Diniz avait ensuite tenu moins d'un an, faisant les frais d'une défaite face aux Argentins (1-0), en plein stade Maracana de Rio de Janeiro, avant que Dorival Junior ne prenne la porte à son tour à l'issue d'une humiliation face au rival historique.