07h12 CET
21/11/2025
Traditionnellement assez avare en temps de jeu pour ses plus jeunes éléments, Marseille a cette saison fait une place à plusieurs d'entre eux qui, à l'image de l'éclatant Robinio Vaz, ont su en profiter et en auront sans doute encore l'occasion vendredi à Nice.
La scène se déroule en zone mixte, après la victoire de l'OM contre Brest (3-0), juste avant le début de la trêve internationale. Le directeur du football de l'OM, Medhi Benatia, est venu accompagner devant la presse Robinio Vaz (18 ans), Darryl Bakola (17 ans) et Tadjidine Mmadi (18 ans), tous trois entrés en jeu auparavant.
A tour de rôle, chacun des trois "minots" prend la parole, sous le regard amusé de Benatia et les rires difficilement contenus des deux autres. "Je suis très content, moi qui suis Marseillais", raconte Mmadi, de retour de la Coupe du monde U20 et qui avait fait ses débuts avec l'OM de Roberto De Zerbi quelques jours plus tôt contre à l'Atalanta Bergame.
"Le coach nous fait confiance et nous, on prend du plaisir, on profite. Et on est au service du club, si on doit redescendre en U19 ou en réserve, on le fera", ajoute-t-il.
"Mais pourquoi tu veux redescendre ?", intervient Benatia. "Bah, si les blessés reviennent, il va y avoir du monde...", répond timidement le jeune ailier, comme pris en faute. "Mais tu peux aussi t'imposer, non ?", relance Benatia. "Oui, oui...", tente Mmadi, désormais bien plus impressionné qu'une heure avant sur le terrain.
- Marque de progression -
"On se revoit en eux et on se met à leur place. Ça fait plaisir pour eux parce qu'on voit comment ils se battent pour leur rêve", a souri jeudi "l'ancien" Geoffrey Kondogbia, interrogé sur le parcours de ses trois jeunes équipiers.
"Ça prouve que le club est en évolution. C'est une marque de progression de voir des jeunes en L1 et en Ligue des champions. Nous on est là pour les aider si besoin, mais en leur laissant leur espace, parce qu'ils font pleinement partie du groupe", a-t-il ajouté.
Si Bakola et Mmadi évoluent encore à la marge du riche effectif marseillais, Vaz de son côté a réussi à s'imposer pleinement, après trois entrées en jeu la saison dernière.
Cette année, le Franco-Sénégalais en est déjà à quatre buts et deux passes décisives, au fil de trois titularisations et d'une petite dizaine d'entrées en jeu. Il a bénéficié des blessures d'Amine Gouiri et Hamed Traoré, qui ont libéré de l'espace en attaque, mais il a aussi montré à chaque entrée en jeu ou presque qu'il était au niveau attendu.
- En posters -
"On ne doit pas lui mettre trop de pression, mais si je lui donne de l'espace et si on l'a gardé cet été, c'est parce que je le juge prêt. Il ne joue pas parce qu'on doit le faire jouer ou parce qu'on veut le vendre en Angleterre. Il joue parce qu'il est fort", a ainsi expliqué De Zerbi il y a quelques semaines.
Au sein de l'état-major du club, qui a choisi de ne pas le libérer pour le Mondial U20 en lui assurant qu'il aurait sa chance et du temps de jeu avec l'OM, on loue "sa faim, sa détermination de fou et sa passion pour le foot".
Mais le technicien italien rappelle qu'il ne "faut pas attendre de lui des choses qu'on ne peut pas demander à un 2007 (....) On accepte l'erreur chez des joueurs plus agés, donc encore plus chez Robinio".
Les erreurs, c'est aussi Benatia qui les guette, comme quand il reproche à Bakola de faire "une mi-temps oui, une mi-temps non", lors d'un match de Youth League à Lisbonne, où le jeune milieu de terrain avait effectivement alterné l'excellent et le très insuffisant.
"Mais les deux (Vaz et Bakola), je les ai en posters dans mon bureau ! Ce qui me rend le plus fier, c'est eux. Je rêve d'avoir trois, quatre cinq jeunes qui s'imposent ici à court terme", a conclu le dirigeant marseillais. A l'OM, ce serait un évènement.