12h32 CET
22/11/2025
Derrière le recrutement prestigieux de Florian Thauvin, Lens a effectué un mercato estival discret mais réussi, avec au moins un joueur performant ajouté à chaque ligne, qui lui permet d'être troisième de Ligue 1 avant de recevoir Strasbourg samedi (17h00) lors de la 13e journée.
Le fait qu'au sortir de la dernière trêve internationale de 2025, les Lensois (25 points) soient en mesure de s'offrir un choc contre les Strasbourgeois (4e, 22 pts), constitue une surprise. Les deux clubs ont effectué deux recrutements bien différents: gargantuesque pour les Alsaciens, au budget bien supérieur, qui ont dépensé entre 120 et 130 millions d'euros pour attirer de nombreux joueurs, modeste en apparence, futé en réalité pour les Artésiens.
Il y a, bien sûr, le coup médiatique et sportif du retour de Florian Thauvin en France, qui apporte du talent offensif ayant parfois manqué la saison dernière. Mais il y a aussi les arrivées dans les cages du prometteur Robin Risser, en défense de l'expérimenté Matthieu Udol et de la pépite Samson Baidoo, au milieu de terrain du technique Mamadou Sangaré, et en attaque de l'indispensable finisseur Odsonne Édouard.
Ces six joueurs ont directement été intégrés dans le onze de départ Sang et Or par Pierre Sage, arrivé quelques semaines plus tôt, et se montrent à leur avantage. Faisant oublier les départs de Neil El Aynaoui, Facundo Medina et Andy Diouf, entre autres.
- "Problématiques financières" -
À tel point que l'attaquant Morgan Guilavogui a bien du mal à en distinguer un: "Samson (Baidoo) enchaîne des bonnes performances, Mamad' (Sangaré) est incroyable, (...) Florian Thauvin, c’est quand même un joueur de très haut niveau, Odsonne (Edouard) qui enchaîne les buts... J'aurais même pu ajouter Matthieu Udol qui est aussi incroyable. Et Robin (Risser)! Tellement il est à l'aise dans le club, j'ai l'impression que ça fait dix ans qu'il est là!"
Aucun de ces joueurs n'a coûté plus de dix millions d'euros. Conséquence de la rigueur budgétaire annoncée il y a un an et demi par le propriétaire Joseph Oughourlian, soucieux de resserrer les cordons d'une bourse de moins en moins pleine avec une masse salariale jugée trop importante et quelques excès comme les trente millions et cinq de bonus consentis pour faire venir Elye Wahi à l'été 2023.
Le fruit, aussi, de la volonté de Jean-Louis Leca, directeur sportif depuis l'été dernier, de se réapproprier la formulation de son prédécesseur Florent Ghisolfi (2019-2022): "Faire du Lens."
"La priorité, avec les problématiques financières qu'on a, c'est d'être très stratégique avant de faire un investissement", avait annoncé l'ancien gardien lensois en juin dernier.
- Avoir un effectif "équilibré" -
"Le Lens qui a performé, c'est celui qui a fait Loïc Badé, qui a été malin en allant chercher Jonathan Clauss, qui fait Seko Fofana, qui va chercher Deiver Machado en Ligue 2, à Toulouse, avait-il énuméré (...) Le Lens qui a performé, ce n'est pas le Lens qui a dépensé des 25 et 30 millions d'euros."
Au-delà des questions budgétaires, le club a aussi souhaité réduire un groupe trop conséquent la saison dernière sous les ordres de Will Still. "Il faut associer aussi la gestion des prêts et des joueurs transférés parce qu'un effectif joue bien, travaille bien, vit bien en équipe lorsqu'il est équilibré, et si toutefois ces entrées n'avaient pas été compensées par des sorties, dans la dynamique de groupe, on aurait eu plus de frustrations à gérer, plus d'aspects dans l'organisation de nos séances à traiter", note Pierre Sage.
"Avant-dernier maillon de la chaîne", l'ancien entraîneur de Lyon a remercié à plusieurs reprises sa cellule de recrutement depuis le coup d'envoi de la saison pour son travail. "Ça colle avec l'entretien que j'avais passé dans lequel on avait fixé un cadre par rapport au système de jeu, à l'équipe type, à l'équilibre dans l'effectif entre les générations et les contrats expirants, donc pour l'instant, on (...) fait exactement ce qu'on s'est dit." Avec réussite.