13h22 CEST
30/06/2025
"Rosé dans une glacière" pour certains spectateurs, protocole fortes chaleurs pour les joueurs: comme le reste de l'Europe, Wimbledon tente de s'adapter aux plus de 30 degrés Celsius mesurés lundi pour le premier jour du tournoi.
"On se sent tout collant quand il fait chaud à Wimbledon", confie à l'AFP Sean Tipper.
Venu au All England Club en famille, ce patron de start-up de 31 ans a tout prévu: chapeaux, lunettes de soleil et même un mini-ventilateur.
"On a eu très chaud lors de notre dernière visite, donc cette fois on a emporté du rosé dans une glacière pour mieux tenir le choc", sourit-il.
Pour la directrice générale de Wimbledon Sally Bolton, "on n'a pas l'habitude de ce genre de températures mais on est parfaitement prêts".
Et à l'aube d'une quinzaine d'ordinaire réputée humide, "on est ravis qu'il fasse ensoleillé plutôt que pluvieux comme l'an dernier", s'est félicitée lundi la responsable lors d'un échange avec des journalistes.
Avec des températures supérieures à 30°C lundi, qui devraient se maintenir voire grimper mardi avant un rafraîchissement attendu en milieu de semaine, "nous autres Britanniques, on a l'impression d'étouffer", a souligné Sally Bolton.
Même si le mercure s'est envolé encore plus haut ailleurs en Europe, les autorités britanniques ont lancé dès vendredi midi et jusqu'à mercredi une alerte aux fortes chaleurs.
"Ma fille est enceinte de plusieurs mois et j'ai une hanche capricieuse" mais "si on doit suer, on suera", philosophe Cathy Butcher, une retraitée de 73 ans venue de Salisbury dans le sud de l'Angleterre.
Venu de Sao Paulo, Arturo Gonçales "appréhende un peu" les chaudes températures, même si "on a l'habitude" au Brésil, déclare-t-il à l'AFP.
En fin d'après-midi, le match entre le double tenant du titre Carlos Alcaraz (2e) et l'Italien Fabio Fognini (138e) a été interrompu une quinzaine de minutes par le malaise d'un spectateur.
Plus tôt dans la journée, une file nombreuse se massait déjà en plein soleil aux abords de Wimbledon pour essayer d'obtenir une place en dernière minute pour les matches de la journée.
Dès la matinée, sur la District Line du métro londonien qui mène au All England Club, des annonces sonores tentaient de dissuader les spectateurs de se joindre à la "Queue".
- "Difficile de rester lucide" -
Au Royaume-Uni, "on a l'habitude de jouer avec une météo atroce, il fait tellement froid", a souligné samedi le principal espoir britannique Jack Draper (4e).
"Quand tu découvres la chaleur en jouant aux Etats-Unis, c'est très difficile de s'adapter immédiatement. Par le passé, je n'ai pas très bien géré ce paramètre", a poursuivi Draper.
Pour le Français Valentin Royer (113e), vainqueur lundi sur abandon (au bout de deux sets) du Grec Stefanos Tsitsipas (26e), "on a connu en Australie des chaleurs un peu plus extrêmes que celle-là."
"L'année dernière, j'ai joué en Roumanie sur un Challenger (deuxième échelon du circuit, NDLR), en quart de finale il faisait 41 degrés. Donc là, 31-32 degrés, je ne vais pas tomber sur le terrain sous ces températures", a-t-il affirmé.
Wimbledon applique pour ses joueurs un protocole fortes chaleurs, basé sur un "indice de stress thermique" mesuré trois fois par jour.
Si cet indicateur qui mêle température au sol, humidité et température de l'air dépasse les 30,1 degrés Celsius, les joueuses ont droit à une pause de dix minutes avant le troisième set éventuel.
Lundi, la Française Diane Parry (118e mondiale) et son adversaire Petra Martic (138e) sont ainsi sorties du court une petite dizaine de minutes entre le deuxième set et la manche décisive d'un match perdu 4-6, 6-3, 6-2 par la Croate.
Ce bref répit est également prévu pour les messieurs, entre le troisième et l'éventuel quatrième set.
S'il n'en a pas eu besoin puisqu'il a gagné en trois sets, Adrian Mannarino (123e) juge tout de même qu'"avec la chaleur, ce n'était pas facile", d'autant qu'en Grand Chelem, "les changements de côté sont courts."
"Le plus difficile pour moi, c'était de rester lucide, de prendre les bonnes décisions", a insisté le Français de 37 ans, qui a joué sans casquette, une "habitude" pour lui.
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